Extrait d’occupation et résistance dans la Somme 1940- 1944
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Extrait d’occupation et résistance dans la Somme 1940- 1944
Septembre 1941: La Résistance dans la Vallée de la Nièvre (Extrait d’occupation et résistance dans la Somme 1940- 1944 de Gérald Maisse Edition Paillard - Abbeville Septembre 1940 :les ouvriers de la Vallée de la Somme s’engagent dans la lutte pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail Pour Robert Dupays, la Vallée de la Nièvre avec ses usines textiles et sa forte population ouvrière est un haut lieu de la résistance à l'occupant et aux vichystes : ''Personnellement, revenu le Il septembre 1940, sur le lieu où je vis le jour à l’Etoile, de retour d’évacuation, mon cœur était acquis pour libérer ma patrie, cela ne pouvant se faire qu’en combattant. Suite à un incident avec les occupants en octobre ou novembre 1940, je rencontre André Maréchal qui dit: “ Je parie que si tu rencontres la Résistance, tu la rejoins” Réponse <Sans hésitation, je serai des leurs > « Eh bien! Je suis de ceux-Ià » <Alors, je suis avec vous.> N'en déplaise aux déformateurs de la vérité, les communistes de l’Etoile étaient déjà reconstituaient. Je prend contact avec le responsable local Noël Cailly, qui me fait part de l’importance de recruter des jeunes avec prudence. Nous voilà à six, avec comme seule arme des tracts s’adressant a population, aux salariés, parfois aux Allemands dans leur langue. Un clandestin CGT me contacta, je devins très actif à l'usine des Moulins Bleus. Nos revendications, nos besoins urgents, alimentaires: nous revendiquons plus de salaires, plus de cartes de pain, de vêtements, de chaussures. Simultanément de deux métiers nous passons à six, nous fabriquons des fils en papier, que les fileuses et les fileurs ont toutes les peines à réaliser. Nos actions revendicatives multipliées firent céder la direction sous la pression des arrêts totaux de l'usine assortis de fortes délégations. Parfois, je partais seul revendiquer. Un jour, le directeur me demande où je veux en venir. Ma réponse, rapide: “Si certains ne sont plus Français, moi je le suis pour deux ! ” Il fallut affronter des périodes très difficiles : manque de matières premières, chômage deux ou trois jours par semaine. Selon les périodes, j’allais biner ou arracher des betteraves, parfois je me faisais bûcheron, payé au stère de bois . La paye ? Ultra maigre! l’on eut la mauvaise idée de me marier à moins de 19 ans. Les mouvements de résistance divers ne cessèrent jamais. Pour nous intimider, les Allemands arrêtèrent des anciens militants syndicaux ou politiques, cela ne changea rien à la volonté de résister, malgré des peines de prison de quatre à six mois’ Le journal communiste ‘L'Etincelle’ daté d'août 194, jeté dans les rues des communes de la Vallée par des militants, crie la colère populaire : Pour les seigneurs du château de la navette: le luxe insolent, le marché noir, les bénéfices scandaleux. Pour les ouvriers: la misère et l'esclavage. Le peuple de la Vallée est dans une misère atroce. Presque pas de charbon. Les produits de notre sol qui devraient être abondants à cette époque, sont volés par l’occupant. Peu de pommes de terre, bons nombres de ménages ont vu leurs tickets périmés. Pas de vin, l’alcool part en Allemagne et sert à la fabrication des explosifs. Pas de savon depuis deux mois. Pas de viande. Le peu que nous touchons, nous le donnons à nos enfants. Nos salaires sont deux fois moins élevés qu’en 1936 et pourtant la vie a augmenté de 60%. L’hiver prochain sera le plus douloureux que nous aurons vécu dans notre existence. Avant la guerre, avec les 40 heures, les ouvriers des usines Saint gagnaient 500 à 700 F par quinzaine. Aujourd'hui, nos familles vivent misérablement avec 25 à 40 F par jour (soit 375 à 600 F par Quinzaine)... Le 9 septembre 1941, un appel est lancé aux ouvriers des usines de la société Saint frères à Flixecourt, L'Etoile et Condé-Folie. Le personnel est invité à cesser le travail le 10 septembre afin de présenter à la direction une demande d’augmentation de salaires de 50 %. Selon le Préfet de la Somme, dans son rapport mensuel « cet ordre fut suivi partiellement aux usines de Flixecourt, de Saint Ouen et de L'Etoile, mais ne fut pas exécuté par les ouvriers de l'usine de Condé-Folie. Aucun incident ne sait d’ailleurs produit. Les tracts distribués semblent d’origine communiste, mais leur origine ainsi que les distributeurs n'ont pas été découverts. La Feldkommandantur d'Amiens, saisie de cette affaire, a fait procéder à une enquête et a ordonné l'arrestation de 12 ouvriers, 11 de L'Etoile et 1 de Flixecourt, pour menace de grève. ” La revendication porte sur une augmentation des salaires qui demeurent insuffisants, malgré les augmentations récentes. Et le Préfet de déclarer: “ Le mécontentement de certaines d'ouvriers s'est manifesté récemment, dans les usines Saint frères à Flixecourt, Saint Ouen et L'Etoile . L'inspecteur du travail, ayant pris contact, à ma demande avec les représentants du personnel, a les reçu les doléances suivantes: les salaires actuels sont insuffisants pour permettre l'entretien d'une famille, les ouvriers qui travaillent sur les chantiers de l’armée de l’occupation sont très largement payés (100F par jour en général) ). Il faut reconnaître que les salaires des ouvriers du textile étaient bas, même après l'application de la loi du 23 mai 1941 (0 F50 d' augmentation à l'heure). Une augmentation de l0 % des salaires de base, appliquée spontanément par les patrons, à partir du1er septembre vient d'être ratifiée par mes soins. En raison de l’importance de cette question des salaires, une conférence vient de se tenir à la Chambre de commerce d' Amiens sous ma présidence, avec les présidents des trois Chambres de commerce, les présidents des Syndicats patronaux, l'Inspecteur du travail était à mes côtés. Les patrons ont fait valoir les multiples difficultés qu'ils rencontrent et l'importance de leurs charges. Ils ont signalé que si le Comité National des Prix n’admettait pas une hausse de ceux-ci, l'exploitation de leur entreprise deviendrait impossible.” 10 septembre 1941, c'est la grève dans la vallée de la Nièvre: les ouvriers et ouvrières des usines Saint de Flixecourt , L'Etoile, St Ouen cessent le travail. Un appel a été distribué: "Ouvriers de toutes les usines Saint, aujourd’hui 10 septembre à 10 heures. tous devant la direction". L’armée Allemande occupe la Somme depuis juin 1940, et le gouvernement de Vichy dirigé par Pétain, interdit la grève. Mais les travailleurs de la Vallée ont décidé de passer outre, ils ont de bonnes raisons d’agir. A l’heure fixée, les ouvriers se rassemblent devant les bureaux de la direction de l’usine de St Ouen. Le directeur, M.Charlet, reçoit alors les délégués et annonce d’emblée une hausse des salaires de 10%. Les revendications essentielles sont loin d’être satisfaites, mais c’est un premier succès pour les grévistes, dans les conditions difficiles de l’occupation. La reprise du travail est alors décidée. Mais on s'en doute, l'action ouvrière ne convient pas à la Kommandantur d’Amiens et les meneurs sont recherchés: dès le 11septembre, quinze personnes sont arrêtées à L'Etoile, Condé-Folie, Ville le Marclet et Flixecourt. Elles sont transportées à la prison d’Amiens et y resteront de longs mois. Parmi les résistants menacés, Marius Sire, bien connu des services de police, est particulièrement visé. Ce Il septembre 1941, au moment où la Feldgendarmerie se présente à son domicile pour faire une perquisition, il réussit à s'enfuir. Plusieurs grévistes ont témoigné: Jules Vérité (né le 16 août 1890 à Airaines, décédé le 2 janvier 1944.) a été arrêté le 11 septembre 1941 pour avoir participé à une grève à L'Etoile, à l'usine Saint Frères des Moulins Bleus, il a été conduit à la prison d’Amiens et libéré le 11 décembre 1941. Godalier Etienne (débitant de boisson) témoigne: "J'ai très bien connu Vérité Jules qui habitait en 1941, cité Beldame à L'Etoile. Je me souviens qu'en septembre1941, les Allemands sont venus l'arrêter chez lui, en même temps que Foucart Marceau et Maréchal André. Je crois que Vérité a été arrêté pour de prétendues menées syndicalistes. Il me semble qu’il a été libéré courant décembre 1941 Foucart Marceau (cantonnier) : " J'ai été arrêté par les Allemands le 11 septembre 1941 avec Vérité. De là, nous avons été conduits à la prison d' Amiens. Cette arrestation est due à ce que nous avions fait grève le l0 septembre au matin. A cette époque, Vérité travaillait avec moi à l’usine des Moulins bleus à L’Etoile .J’ai été libéré le 17 avril 1942. Quand à Vérité, il a été libéré le 10 décembre 1941" Maréchal André, ouvrier d’usine: " Jules a été arrêté parce qu’il avait participé à une grève que nous avions déclenchée le 10 septembre 1941 au matin" Le 10 septembre 1941, quelques jours avant l’exécution de Jean Catelas , les ouvriers de Saint Frères dans la vallée de la Nièvre font donc la grève. La vie Ouvrière organe clandestin de la C.G.T. reconstituée, rend compte de cette action : Dans la vallée de la Nièvre (Somme), la firme Saint frères occupe des milliers de travailleurs. Saint est un des personnages placés par Vichy à la tête du Comité matières textiles. Profitant de la présence des baïonnettes allemandes, la firme Saint frères avait réduit les salaires, ne tenait aucun compte des conventions collectives .Toutes les informations que nous avons eues de cette région concordaient pour démontrer qu’une misère effroyable y régnait en même temps qu’une entente parfaite entre patrons et occupants hitlériens pour maintenir l"ordre" par la terreur. A maintes reprises, les ouvriers avaient réclamé l'augmentation de leurs salaires et l'amélioration du ravitaillement. Chaque fois, on leur répondit par un refus insolent et la menace des sévices des Sections hitlériennes de l'Armée allemande. Ils ont compris que toute réclamation platonique serait vouée à un échec. Une première fois, quelques milliers d'entre eux cessèrent le travail. Le langage plus clair, le seul que comprennent les Saint frères et leurs congénères aboutit à un premier résultat: une augmentation de 10 % fut accordée. Mais pour les salaires misérables de cette région, c'était une aumône dérisoire. Les ouvriers précisèrent alors leurs revendications: nous voulons, dirent-ils, un meilleur ravitaillement, 50% d'augmentation, le respect des conventions collectives, la constitution de nouvelles équipes pour le respect des 40 heures et l'embauchage des chômeurs, nous ne voulons plus conduire six métiers, nous voulons que le patron reconnaisse comme seuls délégués officiels ceux qui sont élus par les ouvriers. Le 10 septembre, à la même heure, dans les usines textiles de L'Etoile, Flixecourt et de St Ouen, tous les ouvriers sans exception mirent bas l'ouvrage. Appuyés par ce débrayage général, les délégués de chaque usine rendirent près des directions réclamant l’acceptation des revendications. La direction Saint frères promit de les examiner et d’en référer à Vichy. Mais, durant une heure à l’Etoile, deux heures à Saint Ouen, trois heures à Flixecourt, l’arrêt de travail fut total. D’autre part, les délégués ont énergiquement déclaré que si les ouvriers n’avaient pas satisfaction, ils étaient prêts à recommencer. Comment se sont emportés les bandits hitlériens qui se disent ‘socialistes’ et ‘anticapitalistes’ ? Comment ont-ils maintenu l’ordre selon l’insolent manifeste du baron Prussien Stülpnagel ? Nous répétons qu’il s’agit d’une population misérable littéralement affamée par un des plus riches potentats de notre pays qui s’est toujours signalé par ses méthodes d’exploitations éhontées, son âpreté au profit et sa mentalité réactionnaire. Comme de juste, la Gestapo, des ‘anticapitalistes’ hitlériens s’est mise entièrement au service du réactionnaire Saint et a sévi avec sa brutalité et sa violence coutumière contre les ouvriers, brutalisant les femmes et les enfants de ceux qui s’étaient soustraits à leurs recherches. Mais les travailleurs du textile de la Somme ne se laissent pas émouvoir par ceux qui se sont faits les gendarmes de la réaction et du capital dans notre pays et dans l’Europe. Ils sont prêts à recommencer la bataille si satisfaction ne leur est pas accordée. Ils ont montré l’exemple à suivre à tous les travailleurs de notre pays qui en ont assez des salaires de famine et d’un ravitaillement lamentable et l’exemple portera ». On le voit bien avec ce document, en septembre 1941, les communistes ont dépassé une analyse qui épargnait l'ennemi étranger, occupant le pays. Il montre à la fois les grandes difficultés de vie dans les milieux populaires, la prise en compte des réalités concrètes et la désignation des responsables que sont les allemands, les occupants. L'ACTION DES COMMUNISTES SE POURSUIT DANS LA VALLÉE DE LA NIÈVRE Robert Dupays déclare: “Au cours de l'hiver 1942-1943, je quitte L'Etoile pour habiter Flixecourt. Je me fis remarquer par mon opposition aux exigences patronales. J'établis le contact CGT avec Marcel Verselle et Rosé Deparis. Ensemble, nous organisons le combat revendicatif au cœur de l'usine: des arrêts de travail bien suivis, mais nous n'étions toujours que deux à déposer le cahier de revendications ” René Sara né en 1907 à St Léger-les-Domart, demeure à Flixecourt, marié, trois enfants. Ouvrier, il a déjà été condamné à quatre mois d'emprisonnement pour apposition d'affiches en 1939. Il est de nouveau condamné le 4 décembre 1941 par la Section spéciale pour propagande communiste à dix ans de travaux forcés, en infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Un rapport de la gendarmerie daté du 17 novembre 1941 précise : " Nous avons été informés que des tracts communistes avaient été distribués la nuit, dans les cités ouvrières de Flixecourt. Nous nous sommes livrés à des recherches et avons appris qu'environ une centaine de tracts intitulés "L'Etincelle" avaient été jetés en trois ou quatre paquets de 20 à 30. Nous en avons récupéré sept. Les ouvriers et ouvrières qui les ont ramassés, par crainte d'être inquiétés, les ont brûlés immédiatement. Nous nous sommes livrés à une enquête au cours de laquelle, agissant en vertu de la loi du 9 août 1849 sur l'état de siège et délégation de notre Commandant de section, nous avons opéré des perquisitions aux domiciles des nommés ci-après comme étant susceptibles d'être les auteurs de la distribution : chez René Sara, ancien secrétaire du Parti dissous, déjà condamné pour position d'affiches séditieuses. chez Marcel Verselle, né à Abbeville le 20 avri11895, demeurant à Flixecourt, cité St Gaston, condamné pour distribution de tracts Dans l'une et l'autre maison, rien de suspect n'a été découvert. Au cours de nos investigations, nous avons appris qu'un paquet ficelé était arrivé par un camion de messagerie vendredi dernier au café Miksens, rue Thiers à Flixecourt, au nom de Mme Gambier Mireille... Nous nous sommes rendus chez Miksens. M.Miksens nous a déclaré que des paquets analogues à la même adresse parvenaient par la même voie tous les quinze jours ou trois semaines et ce, depuis trois mois environ... ” René Sara déclare lors de son interrogatoire : " Les tracts qui ont été distribués le 25 juillet et le 10 septembre 1941 derniers ne l'ont pas été par moi et j'ignore par qui. Je suis complètement ignorant de ceux qu ont été jetés à Long, le 5 octobre 1941. Je ne connais pas la provenance de ces tracts. Tout ce que je peux dire, c'est qu'ils viennent d' Amiens... Depuis que le Parti a été dissous en 1939, j'avais cessé toute activité ainsi que toute propagande, mais, devant le 3éme envoi que je venais, de recevoir de, crainte de passer pour un lâche, j'ai exécuté. Depuis 1939, deux mois, avant que le Parti soit dissous, j'étais secrétaire de la cellule de Flixecourt… " Le rapport précise Les tracts distribués le 17 novembre au matin sont du format 31x23 et sont ronéotypés. ils ne portent ni date, ni numéro, ni signature ils s’intitulent "L'Etincelle", organe de la vallée, de la Nièvre du Parti communiste français. ils sont, divisés en cinq paragraphe qui sont titrés : « -Vengeons Jean Catelas -Les voilà les assassins - La misère dans la Vallée -Revendiquez - Bravo les gars, de la Nièvre La femme de Sara, très, malade n’a pu être entendu à 1'effet de savoir si elle était complice ou non En conséquence, nous avons déclaré à Sara René, que, " trouvant en flagrant délit de distribution de tracts communistes, nous l'avons arrêté au nom de la loi pour être conduit devant M. le Procureur de l'Etat français à Amiens » Un autre rapport de la gendarmerie, d' Amiens en date du 19 novembre poursuit l’enquête: « Le 17 novembre, la brigade de Flixecourt a procédé à l'arrestation d’un nommé Sara René pour distribution de tracts communistes. Le 17 novembre 1941, à l'aube, des tracts communistes ronéotypés ont été distribués dans les cités ouvrières de Flixecourt Dés, qu'il en eut été avisé, le personnel de la brigade, se livra à une enquête et apprit qu'un paquet ficelé adressé à Mme Gambier Mireille épouse Sara, avait été déposé le14 novembre 1941 dans un café de Flixecourt par un service de messagerie, et que ce paquet avait été retiré par un nommé Sara René, ex-secrétaire du PC de la Vallée, de la Nièvre Plusieurs paquets analogues, seraient arrivés depuis trois mois par le même itinéraire. Sara reconnaît être le distributeur, des tracts , et déclare que ces tracts doivent provenir d’Amiens mais qu’il ignore qui les imprime. Il croit que l’envoi émane de son beau-frère Sire Marius, militant communiste notoire qui s’est enfui de Flixecourt par crainte d’être arrêté et qui serait réfugié à Amiens. Sara affirme avoir cessé toute activité communiste depuis 1939, mais avoir distribué des tracts par crainte de passer pour ‘un lâche’ aux yeux de ses anciens camarades politiques. les recherches entreprises à Amiens pour retrouver Sire n’ont pas abouti. Elles continuent. » La gendarmerie rédige un rapport le 27 novembre ‘Sara René était un membre actif du Parti communiste du groupe de Flixecourt, qui était rattaché à St Ouen. II prenait part, avec son beau-frère Sire Marius, à toutes les réunions et se trouvait toujours en tête de tous les cortèges. Assez longtemps avant la dissolution de son parti, il a été secrétaire des Jeunesses Communistes. En 1939, il a été condamné pour distribution de tracts. ” C'est ensuite le jugement par la Section Spéciale à Amiens le jeudi 4 décembre 1941. - Le huis clos est prononcé. Interrogatoire de Sara: "Oui, j'ai diffusé le tract "L'Etincelle" dans une rue de Flixecourt J'ai brûlé des paquets de tracts dont je méconnaissais l'origine. J'étais secrétaire d'une cellule communiste à Flixecourt. Je précise: j'ai été secrétaire temporaire pendant deux mois seulement. Je pense que les paroles que vous venez de prononcer, M. le Président, sont sévères. Je ne pense pas que le peuple français exerce une vengeance contre les magistrats qui ont prononcé la condamnation à mort contre Jean Catelas. ’Je demande toute l’indulgence de la cour en raison de mon état de santé, ainsi que pour mes enfants et ma femme qui est actuellement malade’. Dans une lettre adressée au procureur général de la section spéciale d’Amiens depuis la maison centrale de Clairvaux, datée du 3 août 1942, il est précisé : « Sara René condamné le 4 décembre 1941 à dix ans de Travaux forcés et qui subit actuellement une peine de cinq ans de réclusion prononcée par la FK 580 d’Amiens pour non remise et distribution de tracts anti-allemands a été transféré ce jour en Allemagne par les autorités Allemandes pour y subir sa peine. » C’est alors la déportation dans un camp en Allemagne . D’ou il reviendra en 1945. |
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