La fabuleuse histoire des patchs US: si banal et si méconnue
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La fabuleuse histoire des patchs US: si banal et si méconnue
Bonjour,
Cela va faire plusieurs années que je m'intéresse aux patchs, à leur histoire et aussi à leur fabrication. Désormais je compte une collection d'environ 90 patchs avec tous leur petite histoire, leur détail et leur particularité de fabrication.
Je voulais vous faire partager mes connaissances concernant ces pièces de collections si méconnues et si reproduites !!! Avant d'acheter le patch 82e à 70euros ou celui de la 101e à 95euros, quelques bonnes connaissances sont nécessaires afin de ne pas se faire piéger et couler de la bidouille dans une collection d'origine par manque de connaissance.
Pour la petite histoire, c'est le général Pershing en 1917 qui autorise les patchs après avoir maintenu un avis défavorable. Ce changement de position est due à la standardisation des unités US qui nécessite des méthodes de reconnaissance rapide. (Shoulder Sleeve Insignia)
C'est alors que les troupes qui partirent en Europe pour la ww1 furent dotées de ces patchs. Comme par exemple "le chat noir" de la 81e Division qui fut le premier insigne porté de l'histoire de l'armée US. La fabrication de ses insignes était fait main par les soldat ou l'intendance du corps ce qui donne parfois des insignes peu élaborés et très fortement dégradés par le temps et les combats.
exemple de peinture déjà existante sur les casques US. Contrairement aux idées reçues, cette pratique était très fréquente durant le premier conflit dans l'armée US et il est assez rare de trouver un casque US sans résidu de peinture quelconque.
Pour la suite, c'est en 1930 que l'armée décide de fabriquer les insignes en usine pour offrir une qualité et un esthétique plus élaboré. Le choix de l'insigne est proposé au soldat puis soumis au commandement qui approuve. Beaucoup d'insigne clandestins voient le jour comme celui du 508 qui sera finalement accepté par le haut commandement. Ce genre d'insigne favorisait l'esprit de corps et donnait une réelle identité à l'unité.
En ce qui concerne le "bon choix" concernant les patchs:
La plupart du temps, les insignes sont brodés sur des trames de coton kaki. On reconnait cette fabrication en retournant le patch:
L'important est de regarder les extrémités du patch, voir si le bord est kaki (trame) et si celle-ci n'est pas "rigide" cela voudrait dire qu'une trame nylon est cachée en dessous (il y eu des patchs de ce type mais ils sont très rares: fin 1944/début 1945. J'en reparlerai plus loin).
De plus, il est important que le patch ne brille pas car le coton d'époque ne permettait pas cette subtilité. Dans le doute, il faut regarder les bordures et voir si des fils ne s'en dégagent pas (très souvent le cas). Voir aussi la linéarité de l'insigne. Souvent après avoir été porté il est légèrement déformé. Cependant les modèles "NOS" ne sont pas forcement droits due au fait de la broderie et du "travail" du coton avec le temps. Les écritures ne sont pas droite, on remarque toujours un léger décallage entre les lettres. Ce détail est sûr à 100%. Aucune inscription n'est "parfaitement" linéaire.
Concernant les fabrications, on ne peut se fier à un seul exemple car en effet, tous les pays en guerre apportèrent leur contribution dans la fabrication. Il n'y a aucun marquage, ni marque dessus.
Les anglais brodaient les insignes sur laine ou feutre.
Il y eu aussi la France qui en fabriqua sur trame coton quasi-identique aux US. Les allemands d'après guerre produira aussi des insignes sur trame "BeVo" du nom de la firme. Ceux là sont naturellement à classer dans les après guerre. Ces patch furent vendus pour financer les re-constructions en Europe. Ils seront vendus par la société "Patch King" dont on peut retrouver le catalogue d'époque parfois sur les bourses.
Je parlais tout à l'heure de patch nylon. Ils furent très rares mais par le fruit du hasard en allant en Belgique avec un ami collectionneur que nous sommes tombés sur un gars qui détectait. Nous avons brièvement discuté avec lui et il nous fit par de ses découvertes. Dans un trou il déterra un ensemble "blanc" quasi dégradé sur lequel était cousu un insigne divisionnaire, celui de la 30e division INTACTE. A notre grande surprise, nous examinons le patch et découvrons avec surprise que la trame et le tissu était légèrement plastifié. Après examen et nettoyage, l'homme nous fit part de sa découverte "nylon"...comme quoi...
Pour finir je parlerai des insignes en fil de métal (Bullion insignia). Ils datent de l'entre deux guerre et furent cousus par des tailleurs pour les officiers afin d'améliorer leur tenue de sortie. Il est très rare voir impossible de retrouver des insignes en parfait état.
La trame de ses insignes est en feutre et les fils métalliques peuvent être associés à des fils coton mais jamais nylon par contre. Plutôt rare en début de conflit, ils furent développés en fin de guerre avec l'occupation allemande ou le "bullion" était présent sur tous les insignes et casquettes officiers...
Ces patchs ne furent pas ou rarement mis sur les tenues de combat en raison de leur "prix" et de leur discrétion précaire. On retrouve cependant ces patchs sur les calots, les vestes de sorties et parfois les chemises. Ils étaient très appréciés du personnel de USAAF où l'on retrouve une diversité de patch Bullion assez remarquable.
Voilà donc la petite histoire des patchs. J'espère que ces quelques explications vous permettront de ne pas vous faire avoir lors de vos achats et de ne pas mettre de la bidouille dans la collection. Comme je le dit toujours, dans le doute.... on s'abstient !! Une dernière série de photo histoire de voir les différentes fabrications et modèles d'insignes.
Bien amicalement !!!!
Le langue blanche est un "type patchfinder"
Cela va faire plusieurs années que je m'intéresse aux patchs, à leur histoire et aussi à leur fabrication. Désormais je compte une collection d'environ 90 patchs avec tous leur petite histoire, leur détail et leur particularité de fabrication.
Je voulais vous faire partager mes connaissances concernant ces pièces de collections si méconnues et si reproduites !!! Avant d'acheter le patch 82e à 70euros ou celui de la 101e à 95euros, quelques bonnes connaissances sont nécessaires afin de ne pas se faire piéger et couler de la bidouille dans une collection d'origine par manque de connaissance.
Pour la petite histoire, c'est le général Pershing en 1917 qui autorise les patchs après avoir maintenu un avis défavorable. Ce changement de position est due à la standardisation des unités US qui nécessite des méthodes de reconnaissance rapide. (Shoulder Sleeve Insignia)
C'est alors que les troupes qui partirent en Europe pour la ww1 furent dotées de ces patchs. Comme par exemple "le chat noir" de la 81e Division qui fut le premier insigne porté de l'histoire de l'armée US. La fabrication de ses insignes était fait main par les soldat ou l'intendance du corps ce qui donne parfois des insignes peu élaborés et très fortement dégradés par le temps et les combats.
exemple de peinture déjà existante sur les casques US. Contrairement aux idées reçues, cette pratique était très fréquente durant le premier conflit dans l'armée US et il est assez rare de trouver un casque US sans résidu de peinture quelconque.
Pour la suite, c'est en 1930 que l'armée décide de fabriquer les insignes en usine pour offrir une qualité et un esthétique plus élaboré. Le choix de l'insigne est proposé au soldat puis soumis au commandement qui approuve. Beaucoup d'insigne clandestins voient le jour comme celui du 508 qui sera finalement accepté par le haut commandement. Ce genre d'insigne favorisait l'esprit de corps et donnait une réelle identité à l'unité.
En ce qui concerne le "bon choix" concernant les patchs:
La plupart du temps, les insignes sont brodés sur des trames de coton kaki. On reconnait cette fabrication en retournant le patch:
L'important est de regarder les extrémités du patch, voir si le bord est kaki (trame) et si celle-ci n'est pas "rigide" cela voudrait dire qu'une trame nylon est cachée en dessous (il y eu des patchs de ce type mais ils sont très rares: fin 1944/début 1945. J'en reparlerai plus loin).
De plus, il est important que le patch ne brille pas car le coton d'époque ne permettait pas cette subtilité. Dans le doute, il faut regarder les bordures et voir si des fils ne s'en dégagent pas (très souvent le cas). Voir aussi la linéarité de l'insigne. Souvent après avoir été porté il est légèrement déformé. Cependant les modèles "NOS" ne sont pas forcement droits due au fait de la broderie et du "travail" du coton avec le temps. Les écritures ne sont pas droite, on remarque toujours un léger décallage entre les lettres. Ce détail est sûr à 100%. Aucune inscription n'est "parfaitement" linéaire.
Concernant les fabrications, on ne peut se fier à un seul exemple car en effet, tous les pays en guerre apportèrent leur contribution dans la fabrication. Il n'y a aucun marquage, ni marque dessus.
Les anglais brodaient les insignes sur laine ou feutre.
Il y eu aussi la France qui en fabriqua sur trame coton quasi-identique aux US. Les allemands d'après guerre produira aussi des insignes sur trame "BeVo" du nom de la firme. Ceux là sont naturellement à classer dans les après guerre. Ces patch furent vendus pour financer les re-constructions en Europe. Ils seront vendus par la société "Patch King" dont on peut retrouver le catalogue d'époque parfois sur les bourses.
Je parlais tout à l'heure de patch nylon. Ils furent très rares mais par le fruit du hasard en allant en Belgique avec un ami collectionneur que nous sommes tombés sur un gars qui détectait. Nous avons brièvement discuté avec lui et il nous fit par de ses découvertes. Dans un trou il déterra un ensemble "blanc" quasi dégradé sur lequel était cousu un insigne divisionnaire, celui de la 30e division INTACTE. A notre grande surprise, nous examinons le patch et découvrons avec surprise que la trame et le tissu était légèrement plastifié. Après examen et nettoyage, l'homme nous fit part de sa découverte "nylon"...comme quoi...
Pour finir je parlerai des insignes en fil de métal (Bullion insignia). Ils datent de l'entre deux guerre et furent cousus par des tailleurs pour les officiers afin d'améliorer leur tenue de sortie. Il est très rare voir impossible de retrouver des insignes en parfait état.
La trame de ses insignes est en feutre et les fils métalliques peuvent être associés à des fils coton mais jamais nylon par contre. Plutôt rare en début de conflit, ils furent développés en fin de guerre avec l'occupation allemande ou le "bullion" était présent sur tous les insignes et casquettes officiers...
Ces patchs ne furent pas ou rarement mis sur les tenues de combat en raison de leur "prix" et de leur discrétion précaire. On retrouve cependant ces patchs sur les calots, les vestes de sorties et parfois les chemises. Ils étaient très appréciés du personnel de USAAF où l'on retrouve une diversité de patch Bullion assez remarquable.
Voilà donc la petite histoire des patchs. J'espère que ces quelques explications vous permettront de ne pas vous faire avoir lors de vos achats et de ne pas mettre de la bidouille dans la collection. Comme je le dit toujours, dans le doute.... on s'abstient !! Une dernière série de photo histoire de voir les différentes fabrications et modèles d'insignes.
Bien amicalement !!!!
Le langue blanche est un "type patchfinder"
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